Spectres by Dean Koontz

Auteur:Dean Koontz [Koontz,Dean R.]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Fantastique
ISBN: 9782265078758
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2005-01-19T21:00:00+00:00

La deuxième étape fut la galerie d'art et d'artisanat où Frank Autry avait mené ses trois compagnons la veille au soir. Une nouvelle fois, ce fut lui qui ouvrit la marche dans la salle d'exposition, puis le bureau, et enfin dans l'escalier menant à l'appartement du premier étage.

Pour lui, cette scène avait quelque chose de presque comique : tous ces astronautes qui titubaient sur les marches étroites, le visage marqué d'une gravité théâtrale derrière leurs visières en Plexiglas. Le bruit de leur souffle, amplifié par l'espace confiné des casques et retransmis à un volume exagéré par leurs haut-parleurs de poitrine, avait une sonorité sinistre. On se fût cru dans un des ces films des années 50 — L'Attaque des astronautes venus d'ailleurs, ou quelque chose de tout aussi kitsch —, et Frank ne put s'empêcher de sourire.

Toutefois, son sourire disparut lorsqu'il pénétra dans la cuisine de l'appartement. Le cadavre se trouvait au même endroit que pendant la nuit, étendu au pied du réfrigérateur, seulement vêtu d'un pantalon de pyjama bleu. Toujours gonflé, tuméfié, les yeux exorbités.

Frank s'effaça pour laisser passer les hommes de Copperfield et rejoignit Bryce près du plan de travail où reposait le grille-pain.

Comme le général imposait une nouvelle fois silence aux non-initiés, les scientifiques contournèrent prudemment les ingrédients répandus sur le sol pour se rassembler autour du corps.

En quelques minutes, ils eurent achevé leur examen préliminaire.

— Nous allons emmener celui-là pour l'autopsier, déclara Copperfield en se tournant vers Bryce.

— Vous croyez toujours avoir affaire à un simple incident de GBC ? demanda de nouveau le shérif.

— C'est tout à fait possible, oui.

— Mais les contusions, les boursouflures ? interrogea Tal.

— Il peut s'agir d'une réaction allergique au gaz neurotoxique, dit Houk.

— Je pense que si vous soulevez la jambe du pyjama, vous vous apercevrez que ça se poursuit même sur les parties couvertes.

— C'est le cas, approuva Copperfield. Nous avons déjà regardé.

— Comment la peau pourrait-elle réagir si elle n'a pas été en contact avec le gaz ?

— Ce genre de produit possède en général un fort pouvoir pénétrant, expliqua Houk. Il traverse presque tous les tissus. En fait, pour arrêter la plupart de ces gaz, il faut des vêtements en vinyle ou en caoutchouc.

Tout à fait ce que vous portez, songea Frank. Et dont nous sommes dépourvus.

— Il y a un autre cadavre, ici, apprit Bryce à Copperfield. Vous voulez l'examiner aussi ?

— Absolument.

— Par ici, général, dit Frank.

Il sortit de la cuisine et traversa le couloir, l'arme tirée.

L'ancien militaire n'avait aucune envie d'entrer dans la chambre où la femme nue gisait morte sur les draps froissés. Il se rappelait les grossièretés proférées par Wargle à son sujet, et il avait la terrible impression que Stu lui-même allait se trouver là, accouplé avec elle, les deux cadavres soudés en une passion froide et hors du temps.

Mais la blonde était seule. Étendue sur le lit. Les jambes écartées. La bouche ouverte sur un éternel hurlement.

Quand Copperfield et ses hommes eurent achevé l'examen préliminaire du corps et furent prêts à partir, Frank s'assura qu'ils avaient remarqué le .

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